1 octobre 2010 à 15:22
Radié pour 91 ans...
Ali Bedredine a de la chance. Dans sa grande mansuétude, la FFF l'a autorisé à reprendre une licence dans... 91 ans. De quoi se plaint-il ? Après tout, ce joueur de futsal de 31 printemps, radié l'été dernier par la Ligue de Paris IDF, n'aura que 120 ans lorsque sa peine prendra fin le 1er janvier 2100. Et qui peut dire aujourd'hui quels progrès auront fait la médecine du sport et la médecine tout court à l'aube du 22e siècle ? On plaisante, bien sûr, et on ne devrait pas, même si la sanction infligée au sociétaire de Champs Futsal (Seine-et-Marne) évoque plus un verdict d'un système judiciaire répressif que l'application des "règlements généraux" d'une fédération sportive, fût-elle la plus puissante du pays.
À ce tarif-là, Patrice Evra manquerait 22 Coupes du monde !
Ali Bedredine est peut-être fautif. Mais, comme l'écrit le président de son club à celui de la FFF, Fernand Duchaussoy, dans un courrier en date du 16 septembre, «ce joueur n'est ni un mutin de Knysna, ni un joueur professionnel lambda suspecté dans une affaire de moeurs», et pas davantage, poursuit-il à l'appui de sa «demande de remise de peine», un joueur coupable de violence sur un terrain. Alors quoi ? Quelle infraction a bien pu valoir il y a un an à ce footeux du dimanche plus de neuf décennies de suspension ? À ce tarif-là, Patrice Evra manquerait 22 Coupes du monde !
Article 63, alinéa 1
L'affaire tient dans l'article 63, alinéa 1, des fameux réglements généraux : «Un joueur ne peut pratiquer le football ni dans un club non affilié, ni dans un club appartenant à une association non reconnue.» Bedredine avait deux licences, l'une à Champs Futsal (FFF), l'autre dans un autre club du département affilié à l'Union nationale des clubs de futsal, «association non reconnue» par la FFF. Avril 2009 : un club adverse pose des réserves. Juin : la licence du joueur est suspendue. Juillet: le joueur est mis en demeure de choisir entre ses deux affiliations. Août : sans réponse de la part du joueur, qui conteste avoir reçu la mise en demeure, il est radié pour presque un siècle. Septembre 2010 : le tribunal administratif rejette son recours pour excès de pouvoir et invite les parties à saisir le CNOSF...
Le conciliateur rappelle certains principes fondamentaux comme la liberté
d'association...
Le «cas extraordinaire» d'Ali, selon l'expression du président de Champs Futsal, Mourad Hammoudi, est donc toujours sans solution. Toutefois, en s'intéressant à l'affaire, la presse, notamment L'Equipe Magazine, semble faire bouger les lignes. Une source à la Ligue de Paris IDF a indiqué en substance cette semaine qu'une nouvelle demande de licence du joueur pourrait être examinée avec attention... Le revirement qui s'amorce peut-être côté fédéral a aussi (surtout ?) une explication juridique. Dans un jugement de conciliation dans une affaire très proche (Jean-Charles Dottel c/ Ligue corse de football)*, le CNOSF vient de déjuger la FFF en estimant que dans le cas d'une double affiliation, une mesure de radiation, «sanction la plus lourde prévue par le barème fédéral», était «manifestement disproportionnée». Et le conciliateur d'inviter les punisseurs «à la plus grande prudence» dans le maniement de la radiation, en rappelant «certains principes fondamentaux tels que la liberté d'association (inscrite dans la Constitution de 1958, Ndlr) ou le libre accès à la pratique sportive». La FFF devra peut-être aussi changer de logiciel informatique : quand elle y entre le mot "radiation", le système, limité au 31 décembre 2099, crache la sanction automatiquement. D'où les 91 ans...
Manu28 1 octobre 2010 16:19
C'est n'importe quoi et de plus en plus de personne ne sont pas satisfait de la ligue en ce moment...
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